mardi 15 janvier 2013

PRIERES fatima 1917


PRIERES et extraits du journal de soeur Lucie

Ange de la Paix


1915 la priere de l’ange
– N’ayez pas peur ! Je suis l’Ange de la Paix. Priez avec moi !
 Et, s’agenouillant, il inclina la tête jusqu’à terre et nous fit ré-
péter trois fois ces mots :

Mon Dieu je crois, j’adore, j’espère et je vous aime. Je vous
demande pardon pour ceux qui ne croient pas, qui n’adorent pas,
qui n’espèrent pas et ne vous aiment pas.

Ensuite il se releva et nous dit :
Priez ainsi. Les Cœurs de Jésus et de Marie sont attentifs à
la voix de vos supplications.


1916

l'Ange de l'Eucharistie (30 Ko)

nous avons revu l’Ange qui tenait dans sa main gauche un calice, sur lequel était
suspendue une Hostie de laquelle tombaient quelques gouttes de
sang dans le calice. L’Ange  laissa suspendu en l’air le calice et
s’agenouilla près de nous et nous fit répéter trois fois :

Très Sainte Trinité, Père, Fils et Saint-Esprit, je vous offre le
très précieux Corps, Sang, Âme et Divinité de Jésus-Christ pré-
sent dans tous les tabernacles du monde, en réparation des outrages, sacrilèges et indifférences par lesquels Il est Lui-même offensé.

 Et par les mérites infinis de Son Très Saint Cœur et du
Cœur Immaculé de Marie, je vous demande la conversion des
pauvres pécheurs.      (et de ceux qui me persecutent) (pour moi)(perso)

 Ensuite, il se releva et prit dans ses mains le calice et l’Hostie.
Il me donna la Sainte Hostie, et le sang du calice, il le partagea
entre Jacinthe et François en disant : 
« Prenez et buvez le Corps
et le Sang de Jésus-Christ horriblement outragé par les hommes
ingrats. Réparez leurs crimes, et consolez votre Dieu »
et, se prosternant de nouveau à terre, il répéta avec nous encore trois fois la même prière : Très Sainte Trinité, etc ... , et disparut

Prieres et sacrifices pour les pêcheurs  et réparation 


De tout ce que vous pourrez,



offrez à Dieu un sacrifice, en acte de réparation pour les péchés par lesquels Il est offensé, et de supplication pour la conversion des pécheurs
Attirez ainsi la paix sur votre Patrie. Je suis son Ange Gardien, l’Ange du Portugal.
Surtout, acceptez et supportez avec soumission les souffrances
que le Seigneur vous enverra.



Sacrifiez-vous pour les pécheurs, et dites à Jésus souvent, et
particulièrement chaque fois que vous ferez un sacrifice : 




O Jésus,
c’est par amour pour Vous, et pour la conversion des pécheurs, et en réparation pour les péchés commis contre le Cœur Immaculé de Marie

et 

Je (soeur Lucie)répétais alors ma prière
habituelle au fond de mon cœur : «
 « C’est pour votre amour, mon
Dieu, en réparation des péchés commis contre le Cœur Immaculé de
Marie, pour la conversion des pécheurs et pour le Saint-Père ».

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Un jour, on me demanda si Notre Dame nous avait ordonné de
prier pour les pécheurs. Je répondis que non. Aussitôt qu’il le put,
pendant qu’on interrogeait Jacinthe, il m’appela et me dit :
Tu as menti maintenant. Comment se fait-il que tu aies dit
que Notre Dame ne nous a pas dit de prier pour les pécheurs ? Elle
ne nous a donc pas demandé de prier pour les pécheurs ?

Pour les pécheurs, non ! Elle nous a demandé de prier pour
la paix, pour la fin de la guerre. Pour les pécheurs, Elle nous a
demandé de faire des sacrifices.

– Ah, c’est vrai ! Je pensais que tu avais menti.


Supplication pour le salut des amesPlus tard, on demanda à Sœur Lucie quelles étaient, à son idée, les âmes évoquées par la formule. Elle répondit : « Les âmes des pécheurs ».
Pourquoi ne croyez-vous pas qu'il s'agit des âmes du Purgatoire ?
« La Vierge ne nous a jamais intéressés aux âmes du Purgatoire, mais toujours à celles des pécheurs. Celles du Purgatoire sont sauvées ; 


elles sont dans le vestibule du Paradis, tandis que celles des pécheurs se trouvent sur les bords de l'abîme infernal ».

 C'est d'autant plus vrai, que la Vierge ne dit pas : l'enfer où sont les âmes des pécheurs, mais où vont. Le salut envisagé ne concerne donc pas les damnés, mais les pécheurs en danger de damnation. La miséricorde de Notre-Dame ne porte pas atteinte au dogme de l'éternité et de l'irrémissibilité des peines de l'enfer.


Priez, priez beaucoup et faites des sacrifices pour les pé-
cheurs, car beaucoup d’âmes vont en enfer parce qu’elles n’ont personne qui se sacrifie et prie pour elles


Ma prière personnelle




« C’est pour votre amour, mon
Dieu, en réparation des péchés commis contre le Cœur Immaculé de
Marie et le Coeur sacré de Jésus-Christ, pour la conversion des pécheurs,de ceux qui me persécutent, la délivrance des âmes du purgatoire, l'ascension de mes fidèles défunts au Paradis et pour le Saint-Père »,que je vous fais ce sacrifice ....


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SOUFFRIR POUR LES PECHEURS

EXTRAITS DU JOURNAL DE SOEUR LUCIE


Maladie de Jacinthe et de François

A ce moment, Jacinthe et François commencèrent aussi à aller
plus mal . Jacinthe me disait quelquefois :
– Je sens une douleur tellement grande dans la poitrine ! Mais je
ne dis rien à ma mère. Je veux souffrir pour Notre Seigneur, en réparation des péchés commis contre le Cœur Immaculé de Marie, pour le Saint-Père et pour la conversion des pécheurs.
Un jour, lorsque j’arrivai le matin près d’elle, elle me demanda :
– Combien de sacrifices as-tu offerts cette nuit à Notre Seigneur ?
Trois : je me suis levée trois fois pour dire les prières de l’Ange.
– Moi, je lui en ai offert beaucoup, beaucoup ! Je ne sais pas
combien, parce que j’ai ressenti beaucoup de douleurs, et je ne me
suis pas plainte.


sacrifices pour la conversions
des pêcheurs.



Lorsque nous arrivâmes au pâturage, Jacinthe, ce jour-là, s’assit pensive sur une pierre.
Jacinthe, viens jouer.
– Je ne veux pas jouer aujourd’hui.
– Pourquoi ne veux-tu pas jouer ?
– Parce que je suis en train de penser. Cette Dame nous a dit
de dire le chapelet et de faire des sacrifices pour la conversion des
pécheurs. Maintenant, lorsque nous dirons le chapelet, nous réciterons les ‘ Ave Maria ’ et les ‘ Padre Nosso ’ tout entiers.

Et les sacrifices comment les ferons-nous ?
François trouva tout de suite un bon sacrifice :
– Donnons notre goûter aux brebis et faisons le sacrifice de ne
rien prendre.En quelques minutes, nous avions distribué notre goûter aux
brebis et nous passâmes ainsi une journée à jeun.
sacrifice
Jacinthe prit tellement à cœur les sacrifices pour la conversion
des pécheurs qu’elle ne laissait passer aucune occasion. Il y avait
quelques enfants, fils de deux familles de Moita , qui passaient
de porte en porte à mendier. Nous les rencontrâmes un jour alors
que nous allions avec notre troupeau.
En les voyant, Jacinthe nous dit :
– Donnons notre goûter à ces pauvres enfants pour la conversion des pécheurs !
Elle courut le leur porter. Dans l’après-midi, elle me dit qu’elle avait faim. Il y avait là quelques chênes-verts et des chênes. Les glands étaient encore assez verts. Malgré cela, je lui dis que nous pourrions en manger. François monta sur un chêne-vert pour remplir ses poches, mais Jacinthe eut l’idée que nous pourrions plutôt
manger ceux des chênes pour faire le sacrifice de manger quelque chose d’amer. Et nous avons savouré cet après-midi-là une nourriture exquise



sacrifices pour la conversions
des pêcheurs.



Fatima-Apparition-13-septembre-1917.jpgDans cette lande  aride et sèche, tout semblait vouloir s’embraser. La soif se faisait sentir et nous n’avions pas une goutte
d’eau à boire. Au début, nous avons offert ce sacrifice avec générosité, pour la conversion des pécheurs, mais, arrivée l’heure du
midi, nous ne pouvions plus résister.
Je proposais alors à mes compagnons d’aller dans un lieu tout
près demander un peu d’eau. Ils acceptèrent la proposition et

j’allai 
frapper à la porte d’une vieille femme, qui, en me donnant une cruche
d’eau, me donna aussi un peu de pain, que j’acceptais avec reconnaissance et je courus le distribuer à mes compagnons. Ensuite je
donnai la cruche à François et lui dis de boire.
Je ne veux pas boire, répondit-il.
Pourquoi ?
Je veux souffrir pour la conversion des pécheurs.
Toi, Jacinthe, bois.
Moi aussi je veux offrir le sacrifice pour les pécheurs.
Je versais alors l’eau dans le creux d’une pierre afin que nos
brebis la boivent et j’allai rapporter la cruche à sa propriétaire.

 La chaleur devenait de plus en plus intense. Les cigales et les grillons
joignaient leur chant à celui des grenouilles de la mare voisine et
faisaient un bruit insupportable. Jacinthe, affaiblie par la faim et par
la soif, me dit, avec une simplicité qui lui était naturelle :
Dis aux grillons et aux grenouilles de ne plus chanter, j’ai
tellement mal à la tête !
Alors François demanda :
Ne veux-tu pas, souffrir cela pour les pécheurs ?
La pauvre enfant, tenant sa tête entre ses deux petites mains,
répondit : – Oui, je le veux, laisse-les chanter


sacrifices pour la conversions
des pêcheurs.




Nous jouions un jour près du puits déjà mentionné. La mère de Jacinthe avait une vigne qui était juste à côté. Elle cueillit quelques grappes et vint nous les apporter afin que nous les mangions. Mais
Jacinthe n’oubliait jamais les pécheurs.
– Si nous ne les mangeons pas, dit-elle, nous pourrons offrir
ce sacrifice pour les pécheurs. Ensuite elle courut porter les raisins à d’autres enfants qui jouaient dans la rue. Au retour elle était rayonnante de joie. Elle
avait rencontré nos anciens petits amis pauvres et les leur avait
donnés.Une autre fois, ma tante nous appela pour manger des figues qu’elle avait apportées à la maison, et qui, en réalité, auraient ouvert l’appétit à n’importe qui. Jacinthe s’assit avec nous, satisfaite, auprès du panier. Elle prit la première pour commencer à manger ; soudain elle se souvint et elle dit :
– C’est vrai, aujourd’hui nous n’avons fait encore aucun sacrifice pour les pécheurs, il vaut mieux faire celui-là.
Elle remit la figue dans le panier, fit une offrande et laissa là
les figues pour convertir les pécheurs. Jacinthe répétait fré-
quemment ces sacrifices, mais je ne peux continuer à tous les
raconter, sans quoi je ne terminerai jamais.







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GUERISONS

La mère de Lucie gravement malade
– Notre mère meurt dans la peine, à cause des chagrins que tu
lui as causés.Je m’agenouillai, inclinant la tête sur un banc, et je ressentisune amertume profonde que je n’avais jamais éprouvée auparavant.J’offris à notre bon Dieu mon sacrifice.
Peu après, mes deux sœurs aînées, voyant qu’il n’y avait plus
d’espoir, revinrent près de moi en me disant :

Lucie, si c’est vrai que tu as vu Notre Dame, va maintenant à la
Cova da Iria, demande-lui de guérir notre mère. Promets-lui ce que tu voudras, nous le ferons, et alors nous croirons.

Sans perdre un moment, je me mis en route. Afin de ne pas être
vue, j’allai par des sentiers qui passaient entre les champs, en récitant le Rosaire. Je fis à la Sainte Vierge ma demande, laissant libre cours à ma douleur je versai d’abondantes larmes et je retournai à la
maison réconfortée, dans l’espoir que ma Mère chérie du Ciel m'accorderait la santé de ma mère de la terre.

Lorsque j’entrai à la maison, ma mère se sentait déjà un peu mieux et, trois jours après, elle pouvait faire les travaux du ménage.


J’avais promis à la Très Sainte Vierge, si Elle m’accordait ce
que je lui demandais, d’aller à la Cova da Iria neuf jours de suite,
accompagnée de mes sœurs, dire le Rosaire, et de marcher à genoux depuis le haut du chemin jusqu’au pied du chêne-vert; et, le
dernier jour, de prendre avec nous neuf enfants pauvres et, ensuite,
de leur donner un repas. Nous y allâmes pour accomplir ma promesse, accompagnées de ma mère qui disait :
– C’est étonnant ! Notre Dame m’a guérie, et il me semble que je
ne crois pas encore ! je ne sais comment cela se fait.





4. Les grâces obtenues par Jacinthe

Il y avait, dans notre village, une femme qui nous insultait chaque fois 
qu’elle nous rencontrait. Nous la rencontrâmes un jour,
alors qu’elle sortait d’une taverne, et, la pauvre, comme elle ne se
maîtrisait plus, elle ne se contenta pas cette fois de nous insulter
seulement. Lorsqu’elle eut terminé son travail, Jacinthe me dit :
Nous allons prier Notre Dame et lui offrir des sacrifices pour
la conversion de cette femme. Elle dit tellement de péchés que si
elle ne se confesse pas elle ira en enfer.
Quelques jours après, nous passions en courant devant la porte
de cette femme. Soudain, Jacinthe s’arrêta au milieu de sa course,
et, se retournant, elle demanda :
– Ecoute, c’est demain que nous allons voir Notre Dame ?
– Oui.
Alors nous ne jouerons pas, nous ferons ce sacrifice pour la
conversion des pécheurs
Et, sans penser que quelqu’un puisse la voir, levant les mains et
les yeux au ciel, elle fit cette offrande. La pauvre femme nous observait par une ouverture de sa maison. Ensuite, elle dit à ma mère
qu’elle fut tellement impressionnée par cette action de Jacinthe qu’elle
n’avait plus besoin d’autres preuves pour croire à la réalité des faits.
A partir de ce moment, non seulement elle ne nous insultait plus,
mais elle nous demandait continuellement de supplier Notre Dame
de lui pardonner ses péchés.

Un autre jour, nous avons rencontré une pauvre femme qui,
pleurant, s’agenouilla devant Jacinthe et lui demanda d’obtenir de
Notre Dame la guérison d’une terrible maladie. Jacinthe, en la
voyant à genoux devant elle, s’affligea et lui prit ses mains tremblantes pour la relever. Voyant qu’elle n’était pas capable, elle s’agenouilla aussi et dit avec la femme trois ‘ Ave Maria ’. Ensuite elle lui
demanda de se relever, lui assurant que Notre Dame la guérirait.
Elle ne cessa de prier tous les jours pour elle ; après un certain
temps, cette femme réapparut pour remercier Notre Dame de sa guérison.

Une autre fois, c’était un soldat qui pleurait comme un enfant.
Il venait de recevoir l’ordre de partir pour la guerre et laissait son
épouse malade et trois petits enfants. Il demandait, soit la guérison
de sa femme ou la révocation de l’ordre. Jacinthe l’invita à dire
avec elle un chapelet. Après, elle lui dit : Ne pleurez pas. Notre
Dame est si bonne, que, sûrement, elle va vous accorder la grâce
que vous lui demandez.

Elle n’oublia jamais plus son soldat. A la fin du chapelet, elle
récitait toujours un ‘ Ave Maria ’ pour le soldat. Plusieurs mois passèrent, et il réapparut, avec son épouse et ses trois petits enfants,
pour remercier Notre Dame des deux grâces reçues. A cause d’une
fièvre, qui s’était déclarée à la veille de partir, il avait été exempté
du service militaire, et sa femme, disait-il, avait été guérie par un
miracle de Notre Dame.




Retour d’un fils prodigue

L’autre grâce obtenue fut pour une de mes tantes mariée à Fatima, du nom de Victoria. Elle avait un fils qui était un véritable prodigue. Je ne sais pourquoi il avait, depuis longtemps, abandonné la
maison paternelle et on ne savait ce qu’il était devenu. Angoissée,
ma tante vint un jour à Aljustrel pour me demander de prier Notre
Dame pour son fils. Ne m’ayant pas trouvé, elle s’adressa à Jacinthe.
Celle-ci lui promit de prier pour lui. Après quelques jours, le fils revint
à la maison en demandant pardon à ses parents et, ensuite, il alla à
Aljustrel raconter sa malchance.

Après avoir dépensé tout ce qu’il avait volé à ses parents, disait-il,
il marcha pendant un certain temps, comme un vagabond, et je ne
me souviens plus pourquoi il fut mis en prison à Torres Novas. Après
y être resté quelque temps, il réussit, une nuit, à s’enfuir et se retrouva au milieu de collines et de bois de pins qu’il ne connaissait
pas. Se croyant complètement perdu, partagé entre la peur d’être
repris et l’obscurité de la nuit profonde et agitée, il ne trouva d’autres
recours que la prière. 

Il tomba à genoux et commença à prier. Quelques minutes après, affirmait-il, Jacinthe lui apparut, le prit par la
main et le conduisit à la route pierreuse qui va de Alqueidão à
Reguengo, lui faisant signe de continuer par là. Lorsque le jour se
leva, il se trouva sur le chemin de Boleiros, reconnut l’endroit où il se
trouvait et, ému, se dirigea vers la maison de ses parents.
Or donc, il affirmait que Jacinthe lui était apparue, qu’il l’avait
reconnue parfaitement. Je demandai à Jacinthe si c’était vrai qu’elle était allée là pour le rejoindre. Elle me répondit que non ;qu’elle ne savait même pas où se trouvaient ces pinèdes et ces collines où il s’était perdu.

J’ai seulement beaucoup prié pour lui Notre Dame, parce que
j’avais de la peine pour tante Victoria – 
me répondit-elle.
Que s’est-il donc passé ? Je ne sais. Dieu seul le sait.



Mortifications et souffrances

Quelques jours après, nous suivions un chemin avec nos brebis,
et je trouvai un morceau de corde tombé d’une charrette. Je le pris et je m’amusai à l’attacher à un de mes bras. Je ne tardai pas à remarquer que la corde me faisait mal. Je dis alors à mes cousins :
« Regardez, cela fait mal ! Nous pourrions nous l’attacher à la taille et offrir à Dieu ce sacrifice ».

Les pauvres enfants acceptèrent aussitôt mon idée et nous dé-
cidâmes ensuite de partager cette corde entre nous trois. Une pierre
aiguë, frappant sur une autre, nous servit de couteau. Soit à cause
de la grosseur et de la rudesse de la corde, soit parce que, quelquefois, 

nous la serrions trop, cet instrument nous faisait souffrir horriblement. Jacinthe, parfois, laissait tomber quelques larmes à cause de  la gêne que la corde lui causait. Je lui disais à plusieurs reprises de
l’enlever et elle répondait :  Non ! Je veux offrir ce sacrifice à Notre Seigneur en réparation
et pour la conversion des pécheurs.
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mortifications

Un autre jour, nous nous amusions à cueillir sur les murs des
herbes avec lesquelles on produit de petites détonations en les serrant dans les mains. Jacinthe, en cueillant ces herbes, prit, sans le vouloir, des orties avec lesquelles elle se piqua. En sentant la douleur, elle serra davantage les mains et nous dit :
Regardez ! regardez encore une autre chose avec laquelle
nous pouvons nous mortifier !

Depuis lors, nous prîmes l’habitude de nous donner de temps en
temps des coups sur les jambes avec des orties, afin d’offrir à Dieu
ce sacrifice en plus.




Mortification
Lorsque, par mortification, elle ne voulait pas manger, je lui
disais :
– Jacinthe, allons, mange maintenant.
Non ! J’offre ce sacrifice pour les pécheurs qui mangent trop.
Quand, déjà malade, elle allait à la messe un jour de semaine,
je lui disais :
– Jacinthe, ne viens pas, tu n’en as pas la force ; aujourd’hui
ce n’est pas dimanche.
– Peu importe, j’y vais pour les pécheurs qui n’y vont même
pas le dimanche
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Mauvaises paroles

S’il lui arrivait d’entendre une de ces paroles trop libres que
certaines personnes se font gloire de prononcer, elle se couvrait la
figure de ses mains et disait :
Ô mon Dieu ! ces gens ne savent donc pas qu’en disant ces
choses, ils risquent d’aller en enfer ? Pardonnez-leur, mon Jésus,
et convertissez-les. Certainement, ils ne savent pas que cela offense
Dieu. Quelle pitié, mon Jésus ! Je prie pour eux.
Et elle répétait alors la prière enseignée par Notre Dame : « Ô mon
Jésus, pardonnez-nous, etc... »


fatimaNB.jpg

francesco


Lorsque, dans nos jeux, quelqu’un cherchait à le priver de ses
droits quand il avait gagné, il cédait sans résistance, se limitant à
dire :– Tu crois avoir gagné ? alors, très bien, cela ne me fait rien à
moi
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Je me souviens qu’il arriva un jour chez moi avec un mouchoir
de poche où était peinte Notre Dame de Nazaré, qu’on venait de lui
apporter de cette plage. Il nous le montra avec grande joie, et tous
les enfants voulurent l’admirer. 

Le mouchoir passa de main en main
et peu d’instants après il disparut. On le chercha, mais on ne le
retrouva pas. Peu après je le trouvai dans la poche d’un autre petit.
Je voulus le lui reprendre, mais il déclara qu’il lui appartenait, qu’on
le lui avait aussi apporté de la plage. Alors François, afin d’en finir,
s’approcha de moi et me dit :– Laisse-le lui, qu’est-ce que cela me fait d’avoir ce mouchoir ?


Quand il demanda avec beaucoup d’insistance à sa mère de le
laisser venir avec son troupeau pour rester avec moi, c’était beau-
coup plus pour faire plaisir à Jacinthe qui le préférait à son frère
Jean. Un jour que sa mère, déjà mécontente, lui refusait cette permission, il répondit avec sa paix naturelle :
Cela ne me fait rien à moi, maman, c’est Jacinthe qui veut
que j’aille.


explication 


Samedi. 28 Juillet  Dialogue entre Sainte Gemma Galgani et son Ange Gardien.



J’ai passé une très bonne nuit, et au matin l’Ange est venu. Il avait l’air enchanté. Il me dit de prendre du papier et d’écrire ce qu’il me dicterait. En voilà le contenu :

‘Rappelles-toi ma fille que quiconque aime véritablement Jésus, parle peu et supporte tout. Je t’ordonne au nom de Jésus, de ne jamais dire ton opinion, à moins qu’elle te soit demandée; de ne jamais soutenir avec entêtement ton point de vue, mais au contraire, de céder rapidement. Obéis ponctuellement à ton Confesseur sans répliquer, et aux autres qu’IL (*Jésus) te désignera. 

Mais quand ce sera nécessaire, ne donne qu’une réponse, en étant sincère avec l’un comme avec les autres. Lorsque tu auras commis une faute, ou omis quelque chose, tu t’en accuseras tout de suite, sans attendre qu’on te le demande. Finalement, souviens-toi de préserver ton regard, ayant à l’esprit que les yeux qui ont été mortifiés verront les beautés du Ciel!’


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Comme la journée se présentait très nuageuse, j’allai chez ma tante
demander si François et Jacinthe viendraient, ou si ce serait leur
frère Jean, car, dans ce cas, je préférais la compagnie de mon
ancienne compagne. Ma tante avait déjà décidé que, ce jour-là, ce
serait Jean qui irait car le temps était à la pluie. Mais François voulut encore faire une nouvelle demande auprès de sa mère. Recevant comme réponse un non sec et sans réplique, il répondit :
Pour moi cela ne me fait rien, mais c’est Jacinthe qui aura le
plus de peine.


Chapelets
Et, depuis lors, il prit l’habitude de s’éloigner de nous, comme
pour se promener. Si je l’appelais et lui demandais ce qu’il faisait, il
levait le bras et montrait son chapelet. Si je lui disais de venir jouer,
qu’ensuite il prierait avec nous, il répondait :

Après, je prierai aussi avec vous. Ne te rappelles-tu pas que
Notre Dame a dit que je devais réciter beaucoup de chapelets ?

Un jour il me dit :  – J’ai beaucoup aimé voir l’ange, mais j’ai aimé encore davantage Notre Dame. Ce que j’ai le plus aimé, ce fut de voir Notre
Seigneur dans cette lumière que Notre Dame nous a mise dans la
poitrine. J’aime tellement Dieu ! Mais Lui, Il est si triste à cause de
tant de péchés! Nous, nous ne devons jamais en faire aucun

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Prières et xacrifices



De temps en temps, il s’éloignait de nous sans que nous nous
en rendions compte. Lorsque nous nous apercevions de son absence, nous nous mettions à sa recherche en l’appelant. Il nous
répondait alors de derrière un petit mur, un arbuste ou un buisson,
où il se trouvait à genoux, en prière.

Pourquoi ne nous dis-tu pas de prier avec toi? lui demandais-je
quelquefois.
– Parce que j’aime mieux prier tout seul.

J’ai déjà raconté, dans les notes sur le livre « Jacinthe », ce qui
se passa dans une propriété appelée Varzea. Il me semble qu’il
n’est pas nécessaire de le répéter ici.

Un jour, nous allions chez moi, passant devant la maison de
ma marraine de baptême. Elle venait de faire de l’hydromel et nous
appela pour nous en donner un verre. Nous entrâmes, et François
fut le premier à qui elle donna le verre pour qu’il boive. Il prit le verre
sans le boire, le passa à Jacinthe afin qu’elle boive et moi aussi.
Entre-temps, il fit demi-tour et disparut.
– Où est François, demanda ma marraine ?
– Je ne sais pas ! Je ne sais pas ! Il était là à l’instant.
Il ne reparut pas, et Jacinthe et moi, après avoir dit merci, nous
allâmes le retrouver, ne doutant pas un instant qu’il ne fût assis au
bord du puits dont j’ai si souvent parlé.

François, tu n’as pas bu l’hydromel ! Marraine t’a appelé plusieurs fois mais tu ne t’es pas montré.
– Lorsque j’ai pris le verre, je me suis souvenu soudain de faire
ce sacrifice pour consoler Notre Seigneur et, pendant que vous
buviez, je me suis enfui ici.

Reunions , bals

En vérité, les instances étaient nombreuses, et nombreuses
étaient les amies qui s’étaient réunies pour jouer avec moi. Elles
venaient même de plusieurs villages assez distants : de la Moita,
une certaine Rosa et Ana Caetano avec Ana Brogueira ; de Fatima, deux filles de Manuel Caracol ; de Montelo, deux filles de
Manuel da Ramira et deux de Joaquim Chapeleta ; de Amoreira,
deux de Silva ; des Currais, une certaine Laura Gato, Josefa Valinho
et plusieurs autres, dont je ne me souviens plus les noms ; de
Boleiros, de Lomba, de Pederneira, etc. Et cela en dehors de celles qui se réunissaient de Eira da Pedra, de Casa Velha et d’Aljustrel. Comment ainsi, soudainement, les décevoir, elles qui paraissaient ne pouvoir s’amuser sans moi, et leur faire comprendre
qu’il fallait en finir pour toujours avec de telles réunions ? Dieu
inspira François :
Sais-tu comment tu vas faire ? Tous les gens savent que
Notre Dame t’est apparue. Aussi, dis-leur que tu Lui as promis de ne
plus prendre part à des bals et que c’est pour cela que tu n’iras
pas. Ensuite, pendant ces jours-là, nous nous échapperons vers la
Lapa do Cabeço. Là, personne ne nous trouvera.
J’acceptai la proposition et, étant donné ma décision, personne
ne pensa plus à organiser de telles assemblées. Ce fut une béné-
diction de Dieu. Et, ces amies, qui avant me recherchaient pour se
divertir, venaient me chercher à la maison les dimanches après-midi
et m’accompagnaient pour aller réciter le chapelet à la Cova da
Iria.

Le grincheux.

Nous nous trouvions un jour, à un endroit appelé la Pedreira et,
pendant que les brebis paissaient, nous sautions de rocher en rocher, en faisant résonner notre voix au fond de ces grands ravins.
François, comme c’était son habitude, se retira dans le creux d’un
rocher. Après un long moment, nous l’entendîmes crier, nous appeler et invoquer Notre Dame.

Affligées, en pensant qu’il lui était arrivé quelque chose, nous
nous mîmes à le chercher en l’appelant :
Où es-tu ?
Ici ! Ici !

Mais cela nous prit encore du temps pour pouvoir le retrouver.
Enfin, nous le rencontrâmes tremblant de peur, encore à genoux,
tout afligé et incapable de se mettre debout.
Qu’as-tu ? Qu’est-ce qui est arrivé ?
La voix à demi suffoquée par la peur, il dit :
C’était une de ces grandes bêtes qui étaient dans l’enfer, qui
se trouvait ici, jetant du feu !
Je ne vis rien, ni Jacinthe. Aussi, je me mis à rire et je lui dis :
Tu ne veux jamais penser à l’enfer, afin de ne pas avoir peur,
et maintenant, tu es le premier à avoir peur !
Lorsque Jacinthe se montrait plus impressionnée en se souvenant de l’enfer, il avait l’habitude de lui dire :
Ne pense pas tant à l’enfer ! Pense plutôt à Notre Seigneur
et à Notre Dame. Moi je n’y pense pas pour ne pas avoir peur.

Il n’était pas peureux du tout. Le soir, il se rendait seul à n’importe quel endroit obscur sans difficulté. Il jouait avec les lézards, les
couleuvres qu’il trouvait ; il les faisait s’enrouler autour d’un bâ-
ton ; il versait, dans le creux des pierres, du lait des brebis pour les
faire boire. Il se glissait dans les grottes à la recherche de terriers
de renards, de lapins, de genettes, etc.

Il aimait beaucoup les petits oiseaux. Il ne pouvait supporter
qu’on volât leurs nids. Il émiettait toujours une partie du pain qu’il
emportait pour son repas au-dessus des pierres pour leur donner
à manger. En s’éloignant, il les appelait, comme s’ils le comprenaient, et il voulait que personne approchât pour ne pas leur faire  peur !
Pauvres petits, vous avez tellement faim – disait-il en parlant
avec eux. Venez, venez manger !
Et eux, avec leur regard vif, ne se faisaient pas prier et venaient en grand nombre. C’était alors sa joie de les voir voler au
sommet des arbres, le gésier plein, chanter et pépier à tue-tête,
tandis qu’il les imitait avec art, faisant chœur avec eux.


Un jour, nous rencontrâmes un petit garçon qui tenait dans sa
main un petit oiseau qu’il avait attrapé. Plein de pitié, François lui
promit deux sous s’il le laissait s’envoler. Le garçon accepta le contrat, mais, d’abord, il voulait avoir l’argent en main. François retourna alors à la maison, de Lagoa da Carreira, qui se trouve un
peu plus bas que la Cova da Iria, pour chercher les deux sous, afin
de libérer le prisonnier. Quand il le vit s’envoler, il battit des mains
de contentement et dit :  Fais attention, ne te laisse plus attraper

Il y avait là, une petite vieille que nous appelions Tante Maria
Carreira. Ses fils l’envoyaient quelquefois faire paître un troupeau
de chèvres et de brebis. Ces dernières, peu domestiquées, s’éloignaient quelquefois dans toutes les directions.Lorsque nous la rencontrions ainsi en peine, François était le premier à venir à son
aide. Il l’aidait à conduire le troupeau au pâturage et ramenait les
bêtes qui s’étaient dispersées. La pauvre vieille se répandait en
mille remerciements et l’appelait son ange gardien

Un de ces jours, alors que François, déjà malade, avait encore
la force de faire une promenade, j’allai avec lui à la Lapa do Cabeço
et aux Valinhos. Au retour, en arrivant à la maison, nous la trouvâ-
mes pleine de gens ; et une pauvre femme, près d’une table, faisait
semblant de bénir d’innombrables objets de piété : chapelets, mé-
dailles, crucifix, etc. Jacinthe et moi, nous fûmes tout de suite entourées de nombreuses personnes qui voulaient nous interroger.
François fut appelé par cette ‘ bénisseuse ’ qui l’invita à l’aider.
Je ne peux pas bénir, – lui répondit-il sérieusement, – et
vous non plus ! Ce sont seulement les prêtres qui peuvent le faire.

La phrase du petit se répandit immédiatement parmi la foule,
comme si elle avait résonné au moyen d’un porte-voix, et la pauvre
femme dut se retirer immédiatement, au milieu des insultes de ceux
qui exigeaient d’elle les objets qu’ils venaient de lui remettre.

Mort de francesco

La veille de sa mort, il me dit :
– Écoute, je suis très mal, il me manque peu de temps pour
aller au ciel.
Alors, attention ! N’oublie pas de prier beaucoup là-Haut pour
les pécheurs, pour le Saint-Père, pour moi et pour Jacinthe.
– Oui, je veux bien, mais écoute, ces choses-là demande les
plutôt à Jacinthe, car j’ai peur d’oublier lorsque je verrai Notre Seigneur ! Et avant tout, je veux Le consoler.
Un jour, très tôt le matin, sa sœur Thérèse vint m’appeler:
– Viens vite ! François se trouve très mal et il dit qu’il veut te
dire quelque chose !
Je m’habillai à la hâte et j’y allai, il demanda à sa mère et à ses
frères de sortir de la chambre, car c’était un secret qu’il voulait me
dire. Ils sortirent et il me dit :
C’est que je vais me confesser pour communier et mourir
ensuite. Je voudrais que tu me dises si tu m’as vu faire quelque
péché, et que tu ailles demander à Jacinthe si elle m’a vu en faire.
– Tu as désobéi quelquefois à ta mère, lui répondis-je, quand
elle te disait de rester à la maison et que tu t’échappais pour venir
près de moi ou pour aller te cacher.
C’est vrai, j’ai commis celui-là. Maintenant, va demander à
Jacinthe si elle se souvient d’autre chose.

J’y allai, et après avoir réfléchi, Jacinthe me répondit :
– Ecoute, dis-lui que juste avant les Apparitions de Notre Dame,
il a volé un ‘ tostão ’ à notre père pour acheter l’harmonica de José
Marto de Casa Velha, et que, lorsque les garçons d’Aljustrel ont
jeté des pierres à ceux de Boleiros, lui aussi en a jeté quelques-unes.
Lorsque je lui fis la commission de sa sœur, il me répondit :

Ceux-là, je les ai déjà confessés, mais je vais les confesser
de nouveau. C’est peut-être à cause de ces péchés que j’ai faits,
que Notre Seigneur est si triste ! Mais moi, même, si je ne mourais
pas, jamais plus je ne recommencerais à les faire. Maintenant, je
les regrette.


sources